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lunes, 26 de mayo de 2008



Synopsis

L'inspecteur John Book enquête sur un meurtre dont le seul temoin est un jeune garcon membre de la communaute des Amisch. Découvrant que son supérieur est l'instigateur de ce crime, John Book se refugie auprès de cette communauté pacifiste.


Un bon film montrant bien la vie au coeur d'un peuple. Les acteurs sont supers et l'histoire est bien.


Witness est un des films qui m'a le plus impressionnés par sa cohésion entre images et musique. Malheureusement, le tableau est quelque peu assombri par les duels "à l'américaine"... A noter également [...]



Fiche Technique
Titre : Witness "Témoin"

Titre Original : Witness

Durée : 1h52

Genre : Policier

Sortie Française : 22 Mai 1985

Sortie Américaine : 08 Février 1985

Festival De Cannes : 08 Mai 1985

Réalisateur : Peter Weir

Scénario De : Pamela Wallace, Earl W.Wallace, William Kelley

Musique De : Maurice Jarre

Lieux De Tournage : Pennsylvanie, Philadelphie et Lancaster CountryStudio

Distributeur : Paramount Pictures

Box Office Américain : 4 539 990 $ dans 876 salles (n°2 derrière le Flic de Beverly Hill)
Acteurs: Harrison Ford .... John BookKelly McGillis .... RachelJosef Sommer .... SchaefferLukas Haas .... SamuelJan Rubes .... Eli LappAlexander Godunov .... Daniel HochleitnerDanny Glover .... McFeeBrent Jennings .... CarterPatti LuPone .... ElaineAngus MacInnes .... FergieFrederick Rolf .... StoltzfusViggo Mortensen .... Moses HochleitnerJohn Garson .... Bishop Tchantz


Synopsis
Samuel Lapp (Lukas Haas) est un petit garçon de 8 ans, témoin d'un meurtre dans les toilettes d'une gare commis par trois criminels. Ceux-ci sont prêts à tout pour le supprimer. Mais c'est sans compté sur John Book (Harrison Ford) un flic honnête, chargé de sa protection..
Plus
Harrison Ford a été cité à l'Oscar du Meilleur Acteur pour ce film, ainsi qu'aux Golden Globes, à la British Academy, et BAFTA, toujours dans la même catégorie.
Prix du meilleur scénario à l'académie awards
Nominés dans les catégories : Meilleur film, meilleur réalisateur (Peter Weir), meilleur acteur (Ford), et meilleure bande originale.
Naissance du projet : (d'après Imperfect Hero)


"Called Home" était le tire d'un scénario racontant l'histoire d'un flic de Pennsylvanie découvrant la mystérieuse communauté Amish au cours d'une enquête. Personne n'en voulait. Mais Patricia Mc Queeney qui savait qu'Harrison cherchait un film qui lui permettrait de prendre ses distances avec les personnages de Han Solo et d'Indy, lui soumit. Harrison le trouva à son goût à condition que le scénario soit retouché pour être moins violent, et qu'il ait son mot à dire sur le choix du metteur en scène.
La Paramount débloqua un budget de 12 millions de dollars pour le film rebaptisé "Witness" et accepta les exigences d'Harrison.
Son choix se porta sur Peter Weir au vu de ses précédents films, et du regard qu'il portait sur le choc des cultures.
Le problème était que Peter Weir travaillait sur un autre projet "Mosquito Coast". Néanmoins, le tournage de son film ayant été repoussé, il accepta de diriger un film dont pour une fois, il n'était pas l'auteur.
Il prit l'avion pour Jackson Hole avec l'appréhension d'avoir à faire à une "star", mais il fut accueilli à l'aéroport par un genre de cow-boy Marlboro. Avant de rentrer au ranch, ils firent quelques emplettes à l'épicerie.
Après avoir bavardé quelques heures, et s'être mutuellement "interviewés", ils téléphonèrent le soir même à leur agent respectif pour confirmer le deal.
Le Casting
A partir de ce moment, Harrison et Peter Weir travaillèrent ensemble sur le projet, y compris pour le choix des partenaires. C'est ainsi qu'ils rencontrèrent Kelly McGillis dans un café à Greenwich Village où elle travaillait en attendant un rôle au cinéma !
Préparation Du Tournage
Pendant que P. Weir et K. McGillis faisaient la connaissance du milieu des Amish, Harrison passa quelque temps avec les policiers de Philadelphie, les accompagnant dans certaines de leurs opérations.
Bien que les Amish soient quasiment les vedettes du film, ils refusèrent de se laisser filmer, et l'accès à leurs propriétés. C'est une famille Memmonite (autre secte moins fermée au modernisme) qui prêta sa ferme pour les besoins du film. Après quelques temps, les Amish se firent plus amicaux et allèrent jusqu'à offrirent leur service, mais refusèrent toujours d'apparaître dans le film.
Le Tournage
C'est dans la pleine chaleur du mois de mai 1984 que le tournage débuta à Philadelphie et au Lancaster Country, fief des Amish.
Malgré la passion des personnages, les deux partenaires principaux gardèrent leurs distances. Comme Sean Young avant elle, Kelly McGillis trouva Harrison particulièrement froid et distant! "Il ne s'ouvre pas facilement aux gens" lui reprochera-t-elle.
Après Le Film
L'intrusion de l'équipe du film perturba quelque peu la vie de la communauté Amish, les partageant entre les "pro" et les "anti", les anciens et les modernes !
La magnifique grange bâtie (avec l'aide d'Harrison) pendant le film a été détruite après.
Witness aura des retombées touristiques : nombreux sont ceux qui après avoir vu le film, voulurent voir les Amish de près
Critiques
Hebdo Cinéma n° 18 – Semaine du 27 février au 5 mars 1985
Tout ce qu'on peut demander à un film de suspense, à part le suspense, c'est un peu d'originalité. "Witness" nous la donne, et même plus que cela.
Jack Kroll de Newsweek
Peter Weir ne présente aucun point de vue. Il préfère bourrer son film de gros plans et adopter un rythme lent pour nous faire croire que tout cela est très important… "Witness" est le produit d'un de ces cinéastes qui sont moins concernés par la création d'un art véritable que par la dissimulation de son absence.
D. Sallitt du L.A. Reader
L'observation d'un nouveau venu dans une société qui lui est étrangère, de "Candide" à "Starman" en passant par "E.T.", a toujours été payante. Mais avec en prime, Ford jouant un innocent qui n'est pas un saint, ça devient électrisant.
S. Benson du L.A. Times
Première : Mai 1985
En toute simplicité, Peter Weir vient encore de signer un grand film. Déjà trop grand pour participer à la course cannoise à la Palme d'or, faut-il croire, puisqu'il sera présenté hors-compétition, comme d'ailleurs le dernier Woody Allen. C'est vrai que l'aisance dont Peter Weir fait preuve dans le dépouillement et la sobriété, dans la lenteur et l'installation d'une atmosphère relève davantage de la magie que de la recette, et, à ce titre, doit rendre suspecte l'efficacité de son cinéma ! Pourtant, Harrison Ford n'est pas vraiment l'acteur anti-commercial par excellence, et l'intrusion dans la communauté des Amish –une secte vivant aux environs de Philadelphie comme au XVIIe siècle- ne manque pas d'intriguer les voyeurs. Mais qui connaît déjà les films de Peter Weir ("l'Année de tous les dangers", "la dernière vague"), sait aussi sa prédilection pour le choc des cultures, son goût pour l'initiation à d'autres mondes, d'autres ethnies, d'autres rites. Jamais il ne tombe dans le panneau du mysticisme de bazar, et il reste toujours à la portée du public.
Ils ne s'y sont pas trompés les producteurs américains qui ont demandé à Peter Weir de mettre en scène le scénario de "Witness". On y retrouve bien le thème autour duquel il sait si bien broder pour rendre ses films intéressants, instructifs, originaux, incomparables. Le "point" employé ici est une astucieuse combinaison entre le western et le policier classiques, du moins dans la conception sinon dans l'inspiration. Il semble que "Witness" soit le miroir de quarante ans de westerns et de polars, mais l'image rendue est tout à fait neuve et inédite, déroutante et fascinante à la fois. Rien que de très normal somme toute pour un jeune réalisateur d'aujourd'hui qui sait utiliser son talent et son héritage cinématographiques. Il n'y a pas de quoi hurler au chef-d'œuvre, mais il suffit de reconnaître une qualité supérieure, unique, un travail soigné, une discrétion et une finesse pour un résultat non pas surfait mais quasi parfait.
Je ne vous parle pas de l'histoire du film ? C'est qu'il est préférable d'en savoir le moins possible avant de le voir. Sachez seulement qu'Harrison Ford est un flic intègre mais qu'il sait aussi planter des clous et traire les vaches ! Ses scènes avec Kelly McGillis qui trouve ici son deuxième rôle au cinéma après "Reuben, Reuben" sont exquises. "Witness" font partie de ces films qu'on aimerait revoir toujours pour la première fois.
Stella Molitor
Positif Juillet/Août 1985 (extrait)

Les autres atouts de ce film délectable sont, bien sûr, son casting et sa photographie, laquelle permet à un critique de dire que Witness est un "thriller chez Vermeer" ! Le danseur Alexandre Goudounov, en voie de recyclage, ne détonne aucunement dans la magnifique galerie de "gueules" qui résume la communauté et Kelly McGillis a tout le rayonnement qui sied à une jeune première, en même temps que la vérité morphologique qui la rend immédiatement crédible en fermière. Quant à Harrison Ford, après n'avoir incarné pendant dix ans que des héros de bandes dessinées, où il est d'ailleurs également parfait, on ne peut que se réjouir de le voir revenir à cette gamme de sensibilité qui l'avait fait remarquer en vétéran du Vietnam passablement fêlé et trompant son mal de vivre dans l'élevage de lapins (Heroes de Jeremy Kagan). Dans Witness, on retrouve avec bonheur cette dimension poétique de l'acteur.
Michel Sineux
Starfix– Spécial Cannes 1985 (extrait)

Le miracle de Témoin sous surveillance, c'est la perfection et le pouvoir de son équilibre. Equilibre absolu entre le polar américain et les images pieuses de son cinéaste. Les séquences d'action de son film, si brèves et si intenses, valent, c'est incontestable, tout ce qui a été fait de mieux dans le genre dans ces vingt dernières années. Et, par delà même ses affiliations de styles, Témoin sous surveillance s'inscrit dans les prises de position d'un certain thriller à l'américaine. Notamment des films de Peter Hyams (La nuit des juges, Capricorn On) qui tiennent un discours semblable sur la corruption des pouvoirs en place, sur les égarements moraux de quelques-uns de leurs dirigeants. Mais par ailleurs, Témoin sous surveillance développe plus que jamais l'univers et les vues de Peter Weir; en refusant radicalement tous les stéréotypes hollywoodiens, innombrables dans un tel scénario. On ne s'en étonnera pas. Depuis toujours, le cinéaste parle de la religion des origines, de la déperdition du sacré par la technologie et la croissance frénétique de l'ambition humaine. Rendez-vous compte, cet homme-là jeté en terre Amish aux côtés d'un pur Yankee de Philadelphie ! Oui, Témoin sous surveillance est bien le récit d'une remise en question, d'un apprentissage et d'un retour aux sources Mais s John Book, par le biais d'un Harrison Ford, qui fait là la plus impressionnante composition de sa carrière, apprend ou désapprend au rythme lent de son aventure, Peter Weir sait, lui depuis toujours. Et il filme dès ses premiers plans, la vie quotidienne des Amish avec respect et admiration.
Nicolas Boukrief






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